Patrimoine : conserver l'esprit du lieu, renouveler l'usage

À la fois vestige du passé et témoin du présent, le patrimoine est un actif à préserver et à mettre en valeur dans un contexte de transformation urbaine.

C’est ce qui ressort du débat public « Le patrimoine et la ville », tenu vendredi dernier.
Dans le cadre de la conférence biennale de l’Association of Critical Heritage Studies qui se terminait hier, le directeur des politiques d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, et le journaliste spécialisé en design urbain, Marc-André Carignan, étaient invités à discuter de la protection et de la valorisation du patrimoine urbain montréalais.

Le patrimoine : un enjeu d’intérêt public

« Le patrimoine, c’est l’ADN de nos villes », avance le chroniqueur qui constate un engouement sans précédent autour des enjeux patrimoniaux à Montréal. Il cite en exemple l’importante participation citoyenne aux consultations publiques sur le réaménagement de la Place Gérald-Godin, qui ont notamment mis en évidence le rapport entre le paysage et le patrimoine.
De nouveaux outils comme la plateforme H-MTL, permettent également au public s’impliquer plus directement dans la conservation et la mise en valeur du patrimoine bâti qui fait la personnalité de Montréal, souligne-t-il. Cette plateforme interactive permet de répertorier des actions inspirantes, des sites prioritaires ou des lieux porteurs d’intérêt patrimonial menacés de démolition ou de transformation.

Réaffecter sans dénaturer

« La réaffectation, c’est un vrai défi », note Dinu Bumbaru. Depuis plusieurs années, la question de la réaffectation du patrimoine institutionnel et religieux fait l’objet de débats publics importants. La préservation du caractère patrimonial et de la « valeur civique » des sites et édifices à reconvertir relève selon lui d’un « urbanisme quantique » qu’il reste à inventer.
De l’avis de Luc Ferrandez, ce sont les usages qui doivent s’adapter à l’esprit des lieux et pas l’inverse dans les cas de reconversion. Pour autant que l’on respecte leurs compostante architecturales et leur rapport aux quartiers environnants, « les anciens édifices sont les meilleurs pour accueillir les nouveaux usages », insiste-t-il.
À lire prochainement : Le défi de protéger le patrimoine, un texte qui s’attardera sur la protection du patrimoine bâti et du patrimoine naturel.