Loin de baisser les bras, les travailleurs et les travailleuses de la petite enfance et les parents poursuivent la mobilisation pour les CPE.
Rien n’est réglé dans les Centres de la petite enfance (CPE). C’est le message que martèle depuis des semaines l’Assemblée de mobilisation citoyenne pour les Cpe (Amc-Cpe) qui organisait lundi soir un dernier rassemblement de casseroles avant l’été.
Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel. Après avoir passé environ 30 minutes à l’angle de Mont-Royal et Papineau, le rassemblement a emprunté la rue Papineau vers le sud, puis la rue Rachel vers l’ouest pour terminer sa manifestation spontanée dans le parc La Fontaine.
Une destruction planifiée du réseau?
« C’est un cri du cœur », affirme Diane Vandelac, l’une des instigatrices de l’Amc-Cpe qui travaille au CPE Chez Vous Chez Nous à Villeray qui a dû fermer d’urgence au début du mois pour des raisons de sécurité, à cause de l’état de délabrement du bâtiment. « Il faut un réinvestissement », insiste-t-elle.
« On refuse les règles budgétaires qu’ils nous imposent », lance Simon Émard, un travailleur du CPE Villeneuve, très mobilisé dans la campagne contre les coupures dans le secteur de la petite enfance. Selon lui, l’entente de principe, acceptée à contrecœur par l’Association québécoise des CPE plutôt cette année, a suscité plus de déception que d’enthousiasme dans le milieu des CPE.
De l’avis de plusieurs personnes interrogées dans la manifestation, les allocations de transition offertes par le gouvernement du Québec visent essentiellement à financer l’administration des CPE pour gérer la décroissance des services publics afin de favoriser le développement des garderies privées.
Des impacts sur les conditions de travail… et sur les enfants
« Le gouvernement est en train de détruire les CPE », observe Oswaldo, un éducateur à la petite enfance au CPE La Fontaine. Les coupures dans le réseau ont causé une augmentation de la charge de travail, alors que les salaires, eux, n’ont pas bougé, dénonce-t-il.
Afin d’absorber les compressions annoncées l’an dernier, les CPE ont aussi dû couper dans les budgets de la cuisine, déplore pour sa part Cetilia Broziak, une travailleuse au CPE La Rosée. « Ils ont faim! », s’insurge-t-elle en soulignant que les collations offertes aux enfants sont moins nourrissantes qu’avant.