Nouveau cas contesté de reprise de logements

La multiplication des dossiers de reprise de logements sur le Plateau inquiète les locataires.

Lors du dernier conseil d’arrondissement, deux citoyennes ont interpellé les élus sur un nouveau cas de reprise de logements affectant 18 ménages domiciliés entre le 4538 et le 4572, de l’Esplanade.
Une reprise contestée
En début d’année, plusieurs de ces locataires menacés d’éviction, dont certains occupent les lieux depuis près de 20 ans, ont approché le Comité logement du Plateau Mont-Royal (CLPMR), confirme Vicky Langevin. L’organisatrice communautaire au CLPMR, qui traite un grand nombre de dossiers liés aux reprises et aux évictions, a aidé les locataires à préparer une contestation de la demande de reprise pour agrandissements par le propriétaire.
Les registres de la Régie du logement indiquent que plusieurs causes liées au dossier des trois sixplex, situés sur de l’Esplanade juste au nord de Mont-Royal, ont effectivement été portées devant le tribunal administratif. Des audiences doivent avoir lieu à la fin du mois d’avril.
Les dés pipés?
Vicky Langevin ne se fait cependant pas d’illusions : « C’est un petit peu décourageant, les évictions pour agrandissements », note l’organisatrice communautaire.
Elle précise que lorsque le propriétaire dispose de plans et de permis pour son projet, la Régie lui donne presque systématiquement raison. Pour un propriétaire bien organisé, « ça devient trop facile de se débarrasser du locataire », s’indigne-t-elle.
Ce nouveau cas d’éviction désole le conseiller de ville pour le district Mile-End, Richard Ryan.
Celui-ci insiste cependant pour dire que « la majorité des propriétaires respectent les règles de la Régie » en matière de reprises et d’évictions.
L’arrondissement impuissant
L’administration a par ailleurs demandé à plusieurs reprises au gouvernement provincial de « fermer les trous dans la loi » pour empêcher les propriétaires récalcitrants d’en contourner l’esprit, affirme pour sa part le maire Luc Ferrandez.
Le maire reconnaît par ailleurs que l’embourgeoisement du Plateau est un « grand risque » et affirme que l’arrondissement fait tout ce qui est en son pouvoir pour enrayer le phénomène.
« J’avoue que ce n’est pas suffisant », ajoute-t-il en référence aux nombreuses mesures mises en place par son administration, par exemple l’introduction de frais de parc ou le soutien accordé à la clinique juridique du Mile-End, dont près de 20 % des dossiers concernent le logement.
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