Hausses de loyers : la saison commence tôt

À six mois de la date de renouvellement des baux résidentiels, les avis d’augmentation de loyer commencent déjà à arriver chez les locataires du Plateau.

« Ça a commencé tôt cette année », note Vicky Langevin, organisatrice communautaire au Comité logement du Plateau Mont-Royal (CLMPR). Elle souligne que les premiers appels concernant des hausses de loyer ont été enregistrés au retour de fêtes, avant même la publication des indices de la Régie du logement et l’envoi des comptes de taxes aux propriétaires de logement.
De nombreux propriétaires sur le Plateau semblent avoir suivi les conseils du chroniqueur Ghislain Larochelle, qui recommandait aux propriétaires d’immeubles à revenu de s’y prendre tôt pour obtenir des augmentations.
Avec les reprises de logement et les évictions, les augmentations abusives de loyer sont parmi les principaux problèmes qui accablent les locataires du Plateau.
Selon les données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), citées dans l’édition 2015 du portrait de la gentrification sur le Plateau Mont-Royal réalisé par le CLMPR, les loyers des 4 et 1/2 ont augmenté de 43 % en moyenne entre 2004 et 2014.
Dans la foulée de la publication des taux de taxation municipale en décembre dernier, le directeur des affaires publiques la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Hans Brouillette, faisait valoir que les coûts des immeubles locatifs « augmentent plus vite que les loyers ».
Il n’en demeure pas moins que, dans bien des cas, les loyers augmentent plus vite que la capacité financière des ménages locataires.
C’est la raison pour laquelle le CLPMR organise, dans les prochaines semaines, une série d’ateliers sur les hausses de loyer, dont le prochain a lieu le 24 février.
Le CLPMR organise également, ce jeudi, une discussion sur le logement et le capitalisme, avec Louis Gaudreau, professeur à l’école de travail social de l’UQAM et chercheur associé de l’Institut de recherches et d’information socioéconomique (IRIS).
« Le capitalisme, pour nous, c’est un problème au niveau de la répartition des richesses », explique Vicky Langevin.