Lucie-Bruneau : plus qu’un centre de réadaptation

Le milieu s’inquiète des impacts d’un démantèlement progressif du centre de réadaptation Lucie-Bruneau (CRLB).
En marge de la conférence de presse tenue mercredi au centre du Plateau, les usagers ont exprimé leur attachement au CRLB.
Un milieu de vie
« Lucie-Bruneau est un centre unique au Québec, affirme Lucie Larochelle. J’ai continué à réussir ma vie grâce à Lucie-Bruneau et à ses intervenants. »
Situé dans le Plateau Est, Lucie-Bruneau est le seul centre de réadaptation desservant la population de l’Est de l’Île de Montréal. Les services qui y sont offerts visent à favoriser la participation sociale et à améliorer la qualité de vie des personnes ayant une déficience motrice ou neurologique pendant et après leur réadaptation.
« Lucie-Bruneau, c’est un milieu de vie, explique Lucie Larochelle. Ce n’est pas un hôpital. »
Une fusion forcée
Or, dans la foulée de la réorganisation du réseau prévue dans la Loi 10, adoptée en février 2015 à l’initiative du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, la direction des programmes DI-TSA/DP a amorcé en septembre le transfert de services du CRLB vers l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay (IRGLM), un hôpital spécialisé en réadaptation situé à Côte-Des-Neiges.
La présidente du comité des usagers du CRLB, Monika Throner, indique qu’il n’est pas clair quels sont les services qui seront transférés et ceux qui seront maintenus sur place. L’ancien président du conseil d’administration du CRLB, St-Jean Bolduc, dénonce quant à lui le manque de transparence dont fait preuve le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Ile-de-Montréal dans ce dossier.
« C’est une grosse machine qu’on doit affronter », souligne-t-il en précisant que le déménagement des services n’a fait l’objet d’aucune consultation auprès des usagers ni d’études d’impacts.
Des impacts appréhendés
« Il y a un achalandage du côté de Lucie-Bruneau », souligne Alexandra D’Amours, agente de promotion chez Ex aequo qui s’inquiète de voir les listes d’attentes s’allonger et de voir des postes de professionnels être éliminés avec le regroupement des services à l’IRGLM.
« Je crois que les services offerts au CRLB sont d’une importance extrême, écrit Hélène Jacques, une jeune mère de famille qui a bénéficié des services du centre. L’arrimage des différents professionnels permet d’avoir un suivi complet et intégral. Le dévouement des professionnels est total. » Dans une lettre adressée à Maryse St-Onge, directrice des programmes de déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique (DI, TSA et DP), et à Nathalie Charbonneau, directrice adjointe du continuum en déficience physique, 1re, 2e et 3e ligne, la jeune femme demande à la direction du CIUSS de reconsidérer sa décision « pour le bienfait des futurs patients du centre ».
La direction du CRLB nous a référé aux affaires publiques du CIUSS qui n’avait pas retourné notre demande d’entrevue au moment de publier ce texte.