Budget municipal : le déséquilibre fiscal

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal arrive en tête des augmentations de taxes annoncées la semaine dernière dans le cadre du budget 2016 de la Ville de Montréal.

La ville annonçait des augmentations de 1,9 % en moyenne pour les immeubles résidentiels et de 0,9 % en moyenne pour les immeubles non résidentiels. (Vérifications faites, les hausses moyennes seraient plutôt de 1,8 % et 0,6 %.)
Sur le Plateau, les hausses moyennes pour les immeubles non résidentiels atteignent 2,9 % et celles des immeubles résidentiels 3,7 %, soit les plus fortes augmentations à Montréal.
Un déséquilibre fiscal
Le maire du Plateau-Mont-Royal et chef de l’opposition officielle, Luc Ferrandez, y voit un « parallèle avec le déséquilibre fiscal » entre le gouvernement fédéral et les provinces, d’autant plus que les augmentations les plus importantes surviennent dans les arrondissements les plus touchés par les compressions liées à la réforme du financement des arrondissements.
C’est la ville-centre qui bénéficie « des augmentations de valeurs foncières », estime Luc Ferrandez, alors que les arrondissements en subissent les conséquences tant sur le plan commercial que résidentiel.
Des impacts nuisibles
« On a atteint des limites », souligne le maire du Plateau, qui s’inquiète de voir le maire de Montréal Denis Coderre ignorer les effets dommageables de ces hausses de taxes sur les commerces et les résidents.
Il explique par exemple que pour certains propriétaires à revenus modestes, comme les retraités, les hausses de taxes sont disproportionnées par rapport à leurs revenus, qui stagnent.
« C’est l’arrondissement qui est le plus taxé », rappelle Tasha Morizio, directrice générale de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent. Les augmentations de taxes sur les immeubles non résidentiels sont « sont transférées aux commerçants » qui ont déjà la vie dure sur les artères du Plateau.
Repenser le mode de taxation
Malgré les hausses de taxes, de nombreux propriétaires laissent leurs locaux vacants plutôt que de les louer, souligne Tasha Morizio qui estime qu’une taxe sur les locaux vides serait « une étape dans la bonne direction ».
Le maire Ferrandez plaide lui aussi pour une réforme du mode de taxation qui crée des distorsions qui désavantagent les petits commerces. Il envisage par exemple une taxe Robin des bois, modulée selon la valeur foncière, qui permettrait de faire payer davantage les grands propriétaires fonciers et de réduire le fardeau fiscal des petites entreprises et des commerces de proximité.