Trottoir Brébeuf : une « décision discriminatoire » selon Ex Aequo

Au tour d’Ex Aequo de dénoncer la décision de l’administration Coderre de déployer un trottoir de moins d’un mètre sur la rue Brébeuf le long du parc Laurier.

L’organisme qui se consacre depuis plus de 30 ans à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice veille notamment au déploiement de la Politique en accessibilité universelle de la Ville de Montréal, adoptée en 2011.
Une « décision discriminatoire »
« Nous constatons que dans cette décision sur l’aménagement du trottoir, la Politique n’a pas été respectée », écrit l’organisateur communautaire d’Ex Aequo, Benoit Racette dans une lettre acheminée hier aux membres du comité exécutif de la Ville de Montréal. Enjoignant les élus à « renoncer à cette décision discriminatoire », il souligne que la Ville s’était engagée à « intégrer l’accessibilité universelle à toutes les étapes de décisions et de mise en œuvre des diverses activités municipales » et à « veiller à la cohérence et à la complémentarité de l’ensemble des interventions ».
Or, le Regroupement des organismes de promotion du Montréal métropolitain (ROPMM) avait d’ailleurs souligné, dans un communiqué émis le 11 novembre, que le rétrécissement du trottoir de la rue Brébeuf contrevient à la politique en accessibilité universelle. « Ce n’est pas appliqué aussi bien qu’on l’aimerait », note Benoit Racette qui souligne qu’il n’existe aucun mécanisme d’évaluation ou de suivi de l’accessibilité universelle que ce soit au niveau des interventions locales comme sur la rue Brébeuf ou des grands chantiers de développement municipal, comme le redéveloppement de Griffintown ou de l’ancien site de l’hippodrome.
Un front parmi d’autres
Les personnes vivant avec des handicaps sont souvent des « révélateurs de besoins », estime Benoit Racette qui rappelle que l’intégration de l’accessibilité universelle à l’aménagement urbain n’est qu’un enjeu parmi tant d’autres, comme le transport, la santé ou le logement. Il rappelle tout de même pour la petite histoire que l’organisme avait été à l’origine, il y a une trentaine d’années, de l’intégration des premiers « bateaux pavés » à Montréal qui rendent notamment les trottoirs accessibles aux fauteuils roulants.
Nous reviendrons dans un autre texte sur les nombreux fronts sur lesquels Ex Aequo lutte depuis maintenant 35 ans.