Une soixantaine de personnes étaient présentes au Théâtre Rialto lundi pour une assemblée citoyenne de consultation sur les abords de la voie ferrée.
Le Rialto Hall, prêté gratuitement pour l’occasion, regorgeait de monde et d’idées lors de cette assemblée publique, qui marquait la conclusion d’un cycle de consultations sur le développement et l’aménagement en bordure de la voie ferrée du Canadien Pacifique, qui délimite la frontière nord de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. L’assemblée était organisée par le Comité des citoyens du Mile-End en collaboration avec les Amis du Champ des Possibles.
L’événement visait à faire le point sur une série de propositions énoncées lors de deux activités antérieures, soit une assemblée publique tenue le 27 avril à l’école Lambert-Closse et une visite guidée réalisée le 23 mai en collaboration avec Mémoire du Mile-End.
Un processus collaboratif de longue date
La démarche s’inscrit dans la continuité du Forum citoyen « Le Mile End en Chantier » tenu en 2009 sur les enjeux de développement du secteur Saint-Viateur Est. Cette mobilisation autonome, pilotée par le comité des citoyens du Mile-End, avait notamment donné naissance au Comité de revitalisation du secteur Saint-Viateur Est, au Regroupement Pi2, aux Amis du Champ des possibles, au Collectif pour des passages à niveau, à la Coop Mile-End et à la Coalition pour le Bain Saint-Michel.
Six ans plus tard, le comité des citoyens du Mile-End s’est donc associé avec les Amis du Champ des Possibles et la société d’histoire locale Mémoire du Mile-End pour organiser une consultation publique autonome sur le développement urbain et social d’une vaste zone longeant la voie ferrée entre le viaduc Clark et la rue Saint-Denis.
Les chantiers envisagés portent sur des enjeux aussi diversifiés que le sport et les loisirs, la circulation et le transport actif, le verdissement et la biodiversité, les activités socioculturelles, l’animation et le développement culturel, l’aménagement urbain, le patrimoine bâti et le logement.
Des grandes priorités
Les propositions élaborées pour développer chacune des cinq zones identifiées ont été étudiées en sous-groupes afin de déterminer quelques priorités de développement pour les différents secteurs.
« C’est vraiment un exercice qu’on essaie de faire », explique la coordonnatrice du Champ des Possibles, Caroline Magar. Un participant à l’assemblée souligne en effet qu’il s’agit d’une « approche différente » de planification urbaine autonome qui n’est pas sans rappeler l’urbanisme citoyen de Fred Kent.
En effet, c’est un comité composé principalement de bénévoles engagés dans des organismes du quartier qui aura pour mandat de synthétiser les priorités établies par l’assemblée en vue de les présenter aux élus de l’arrondissement.
Le conseiller de Ville pour le district du Mile-End, Richard Ryan, était d’ailleurs présent à l’assemblée. Celui-ci affirme avoir le mandat du maire Ferrandez et le soutien de ses collègues du conseil d’arrondissement pour soutenir les citoyens dans leur démarche.
Le conseiller municipal note que les grandes orientations de développement proposées par les citoyens (verdissement, transport actif, développement culturel et mise en valeur du patrimoine) sont en phase avec la « vision globale » de l’arrondissement pour le secteur.
Une citoyenne impliquée dans le projet Kabane 77 a cependant insisté sur l’importance de « garder une autonomie par rapport au politique » et d’assurer que le processus accorde autant que possible « le contrôle à la communauté » sur la mise en oeuvre des projets.
« Ce sont les citoyens qui vont le prendre en charge », assure Richard Ryan à propos du développement du secteur. L’élu municipal, qui est lui même un ancien militant du comité citoyen du Mile-End, dit d’ailleurs avoir bon espoir de voir ces projets passer « du rêve à la réalité », compte tenu de l’engagement de la population et de la participation active d’organismes locaux dans les démarches de développement urbain participatif au fil des années.
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