Quel avenir pour le « parc » Léo-Parizeau?

Une assemblée citoyenne organisée dans le cadre du jour de la Terre se penchera sur l’avenir du terrain vert situé à l’angle des avenues des Pins et du Parc.

Vestige du démantèlement de l’échangeur des Pins/du Parc, il y a dix ans, le développement du terrain, communément connu sous le nom de parc Léo-Parizeau, faisait déjà l’objet de discussions il y a 5 ans.
Demande de zonage
Des résidentes et des résidents du secteur Milton-Parc profiteront d’un rassemblement pour le Jour de la Terre ce samedi (22 avril) pour réitérer une demande de changement de zonage qui protégerait le terrain municipal de tout développement immobilier.
« On voulait être proactif », explique Nathan McDonnell, membre du conseil d’administration du CCMP, qui précise que si aucun projet spécifique ne menace le terrain à l’heure actuelle, celui-ci ne fait l’objet d’aucune protection en vertu du zonage actuel.
Craignant un scénario similaire à celui ayant mené il y a quelques années à la destruction du parc Oxygène, le CCMP demande donc que le terrain soit zoné parc.
« On n’a pas de plan immédiat », indique la conseillère d’arrondissement du district Jeanne-Mance, Christine Gosselin, qui reconnaît que le terrain a pour l’instant « un statut assez flou ». Elle assure que la vente du terrain n’est pas envisagée à l’heure actuelle et que l’arrondissement prévoit discuter de l’avenir de ce terrain et des autres terrains vacants répertoriés dans la foulée d’une réflexion sur le statut de l’ensemble des terrains municipaux, entamée il y a quelques années en marge des consultations sur le plan de développement de Montréal.
Conflit d’usages en vue?
« Il semble y avoir deux visions », observe Richard Phaneuf, administrateur de la Corporation d’Habitation Porte Jaune et membre du conseil d’administration de la Communauté Milton-Parc, qui estime que le terrain Léo-Parizeau présente un potentiel intéressant pour le développement du logement social.
« Trouver des terrains non contaminés, c’est essentiel », avance-t-il. En effet, selon la Confédération québécoise des coopératives d’habitation, le resserrement des critères concernant la contamination des sols est un obstacle majeur au financement des projets. Richard Phaneuf explique d’ailleurs avoir approché l’Atelier habitation Montréal pour étudier la faisabilité d’un projet de construction de logement social sur le site.
Si le maintien d’un espace vert et la construction de logements sociaux ne sont pas forcément incompatibles, il ne s’agirait pas du premier cas de conflit d’usages dans des environnements au cadre bâti très dense.
La concertation, seule solution
Pour l’urbaniste Mikaël St -Pierre, cofondateur de l’organisme Lande, ce dossier illustre la complexité de la question de la réappropriation citoyenne et de la réaffectation des terrains vacants à Montréal. Dans le cas du parc Léo-Parizeau, « il y a quand même une proximité avec d’autres infrastructures vertes », souligne celui qui est également directeur adjoint de la Société de développement environnemental de Rosemont.
Si le site ne figure pas sur la carte interactive des terrains à transformer répertoriés par Lande, Mikaël St -Pierre souligne qu’un développement éventuel sur ce terrain, adjacent à la portion de l’ensemble patrimonial des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph dont la Ville de Montréal se portera acquéreur, devrait dans tous les cas faire l’objet d’un processus de concertation avec la population locale du secteur.
L’assemblée citoyenne du 22 avril marquera un premier pas dans cette direction.

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