L’art du cadrage médiatique à TVA : réflexion sur le journalisme politique

Je reprends ici une récente publication sur ma page Facebook, question de redonner une vie à mon site personnel, mais aussi pour arrêter de nourrir la bête qui menace de tuer l’industrie dans laquelle j’essaie tant bien que mal de gagner ma vie.

 

(Je refuse de capituler et de céder, gratuitement, à Facebook le monopole de la distribution des contenus d’information et d’opinion que je m’efforce de produire pour modestement éclairer le débat public et la délibération collective.)
Je ne suis pas dans les arcanes du pouvoir à la Ville de Montréal, mais ça fait assez longtemps que je couvre la politique municipale locale pour savoir qu’une déclaration intempestive, et candidement honnête, de Luc Ferrandez ne doit pas être interprétée comme le signe d’une quelconque zizanie dans les hautes sphères de l’administration montréalaise. (Pas que Projet Montréal soit exempt de luttes intestines, comme je le rappelais dans un récent texte sur le Jardin Notman.)
 
Je me trompe peut-être, mais, comme le sondage dévastateur de La Presse sur la satisfaction à l’égard de l’administration Plante, ça ressemble surtout à une tentative de l’establishment médiatique de se conforter dans sa prise de position en faveur du maire déchu et contre Valérie Plante. (Le sondage a été réalisé juste après que les propriétaires aient reçu leurs comptes de taxe, mais avant qu’on sache exactement ce que la Ville entend faire avec l’argent des contribuables, l’étude du PTI 2018-2020 étant toujours en cours.)
 
Pour l’anecdote, je me souviens avoir entendu Yves Poirier lancer au candidat d’Équipe Coderre à la mairie du Plateau un commentaire du genre : « Vous allez le planter, hein? », en marge d’une conférence de presse en octobre (celle où Denis Coderre a fait un one-man-show pour, accessoirement, présenter son équipe sur le Plateau et, au passage, chercher à écorcher ma crédibilité professionnelle). La perspective de voir Ferrandez se faire planter par Macklovitch semblait enthousiasmer au plus haut point le très objectif journaliste.

 

(Je sais que ça se ne se fait pas de parler du « behind the scenes » de la production des nouvelles, mais le « making of » de l’information est souvent autant d’intérêt public, sinon plus, que la nouvelle elle-même.)
Tout ça pour dire que si l’administration Plante connait objectivement un début de mandat difficile, c’est autant parce qu’elle semble parfois avoir de la difficulté à expliquer ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait (ça ne vous rappelle pas une autre administration Projet Montréal qui a pourtant été réélue deux fois avec des majorités croissantes à chaque fois?) que parce qu’elle fait, à juste titre la plupart du temps, l’objet d’une couverture médiatique très critique (comme l’administration Ferrandez sur le Plateau, d’ailleurs).