Graffitis : plus de plaintes, moins de budget?

Le budget de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal prévoit une réduction des dépenses d’enlèvement des graffitis, alors que le nombre de plaintes augmente.

C’est le constat dressé par Richard Phaneuf à l’étude du budget d’arrondissement adopté en décembre et inclus dans le budget de la Ville de Montréal adopté cette semaine.
Des questions ouvertes
L’ancien statisticien qui s’est donné comme projet de retraite d’éplucher les données ouvertes de la Ville de Montréal afin d’éclairer divers enjeux municipaux observe qu’il y a eu une hausse marquée des plaintes concernant des graffitis.
« À première vue, il faut se poser des questions », analyse Richard Phaneuf qui avait produit l’an dernier une cartographie des graffitis haineux sur le Plateau, un phénomène marginal, qui est néanmoins considéré comme un problème sérieux par les autorités. (Précisons que le problème est loin d’être limité au Plateau.)
Selon les données analysées par Richard Phaneuf, il y a eu environ 200 appels au 311 concernant des graffitis l’an dernier, soit plus du double des plaintes enregistrées l’année précédente. Une dizaine de ces plaintes concernaient des graffitis haineux.

Appels au 311 concernant des graffitis sur le Plateau. (Graphique réalisé par Richard Phaneuf à partir des données ouvertes de la Ville de Montréal.)

L’enlèvement des graffitis demeure une priorité
À l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, on assure que l’enlèvement des graffitis demeure une priorité.
« On a enlevé 100 000 (dollars) dans le budget », reconnaît le chargé de communications Michel Tanguay, qui explique qu’il s’agissait d’un choix budgétaire en vue d’équilibrer le budget sans hausse de la taxe locale. Il ajoute que des montants additionnels pourraient être alloués à l’enlèvement des graffitis lorsque l’arrondissement attribuera les contrats au printemps.
« Il y a de l’argent à venir de la Ville-centre », avance Michel Tanguay qui précise que l’arrondissement pourrait également puiser dans ses surplus pour bonifier le budget d’enlèvement des graffitis si le besoin s’en fait sentir. L’an dernier, l’arrondissement avait octroyé un contrat de près de 400 000 $ pour l’enlèvement des graffitis sur le domaine privé.
« On a pas vraiment l’intention de diminuer les interventions », assure le chargé de communications.
Prévenir ou punir?
L’arrondissement dit également miser sur « d’autres efforts », comme le programme des murales qui permet en grande partie de prévenir les graffitis. Le déploiement de murales de grande envergure comme celles réalisées par l’organisme MU ou celles créées dans le cadre du Festival MURAL participe à cet effort de prévention dont les coûts sont largement inférieurs à ceux de l’enlèvement des graffitis indésirables.
Richard Phaneuf n’est pas entièrement convaincu de l’efficacité de ces efforts et fait valoir qu’une murale réalisée dans la ruelle des cerisiers a été vandalisée et doit être refaite par l’artiste.
Il invite donc la Ville à s’inspirer d’autres municipalités qui ont adopté « des sanctions sévères » pour les contrevenants.

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