Un laboratoire sur les piétons et l'espace urbain voit le jour

Dirigé par la géographe Marie-Soleil Cloutier, le Laboratoire piéton et espace urbain (LAPS) se penche sur les enjeux de mobilité et de sécurité des piétons en milieu urbain.

« Ça fait juste concrétiser ce que je fais comme recherche depuis plusieurs années », explique la professeure en études urbaines au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) qui participait vendredi dernier à PARK(ing) Day Montréal.
Une expertise unique
Depuis plus de dix ans, Marie-Soleil Cloutier s’intéresse aux usagers les plus vulnérables, soit les enfants, les aînés et les jeunes familles. En 2006, elle a cosigné le rapport cartographiant la distribution géographique des blessés de la route sur l’île de Montréal réalisée par la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal. Plus récemment, elle a participé à l’enquête sur la sécurité des piétons en milieu urbain de la DSP, dont le rapport synthèse est paru en 2013.
Professeure à l’INRS depuis 2009, elle a collaboré aux travaux du Laboratoire d’analyse spatiale et d’économie urbaine et régionale (LASER), notamment sur l’aménagement des intersections et la sécurité des piétons. « L’idée est vraiment de modifier la ville », explique sans ambages Marie-Soleil Cloutier qui estime que la protection des usagers vulnérables doit être au cœur des priorités des autorités municipales.
Identifier le problème, chercher de solutions 
« Le réel problème en ville, c’est vraiment les voitures », tranche-t-elle. Elle salue donc les initiatives locales en matière d’apaisement de la circulation, comme celles annoncées la semaine dernière par les arrondissements du Plateau Mont-Royal et de Rosemont-La-Petite-Patrie. Elle se réjouit également de voir la Ville de Montréal s’engager à mettre en œuvre la stratégie Vision Zéro.
« On commence aussi à entendre parler de conflits piétons-cyclistes », note Marie-Soleil Cloutier qui estime que l’enjeu de la cohabitation entre véhicules routiers motorisés et non motorisés ne doit pas faire oublier que les piétons, en particulier les enfants et les aînés, demeurent les usagers de la route les plus vulnérables.
Rappelons que l’enjeu de la sécurité piétonnière a fait la manchette plusieurs fois cette année, notamment après le décès de Concepciòn Cortacans sur l’avenue du Parc en janvier.