Un appel à l'action pour la sécurité des cyclistes

Deux ans après la mort de Mathilde Blais, happée par un camion sous le viaduc Saint-Denis en avril 2014, les cyclistes demeurent vulnérables et peu protégés à Montréal.

« À l’époque tout le monde s’entendait pour dire qu’il fallait agir rapidement », rappelle Gabrielle Anctil, l’une des instigatrices du mouvement vélo fantôme à Montréal, lancé en 2013 suite à la mort de Suzanne Châtelain sur l’avenue du Parc. « Des actions concrètes devaient être menées pour assurer la sécurité des usagers des usagères de la route les plus vulnérables. Deux ans plus tard, nous nous réunissons pour dire “nous n’avons pas oublié” », insiste-t-elle.
Des réformes attendues
La mère de Mathilde Blais, Geneviève Laborde, présente lors du rassemblement visant à commémorer la mémoire de sa fille jeudi, dit attendre avec impatience des changements qui feront en sorte qu’un accident comme celui qui a coûté la vie à sa fille ne se reproduira pas. « On attend toujours que ça aboutisse », soupire-t-elle en référence à la réforme du code de la sécurité routière (CSR) déjà recommandée en 2013 par le bureau du coroner du Québec.
Un nouveau rapport du coroner publié cette semaine souligne encore l’importance de mieux sécuriser les voies cyclables et de réformer le CSR. Dans l’absolu, « les cyclistes ne devraient pas partager la route avec les automobilistes », souligne la porte-parole de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal en matière de vélo, Marianne Giguère, paraphrasant le coroner Gilles Sainton.
La conseillère ne mâche pas ses mots à l’égard de l’administration Coderre. « De toute évidence, ils ne sont pas fiers, parce qu’ils ne sont pas venus », souligne-t-elle en faisant remarquer l’absence du porte-parole de la ville en matière de vélo, Marc-André Gadoury qui avait initialement confirmé sa présence à l’événement de jeudi.
« S’afficher pro-vélo, c’est assez facile », ajoute-t-elle en dénonçant le « double discours » de la Ville qui se contente selon elle de « saupoudrer de petites mesures », comme la création d’une voie réservée sur Saint-Denis inaugurée l’an dernier.
À Québec, c’est une sortie publique de l’homme d’affaires Louis Garneau qui a finalement convaincu le ministre des Transports, Jacques Daoust, d’accélérer la réforme très attendue du CSR. Radio-Canada a révélé cet après-midi que les amendes pour emportiérage seront majorées et qu’une distance minimale d’un mètre devra être respectée par les automobilistes qui doublent les cyclistes.
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