Le fonds des parcomètres : un modèle?

Vendredi dernier, le maire d’arrondissement, Luc Ferrandez, proposait d’élargir le « Fonds des parcomètres » à l’ensemble de la Ville de Montréal.

« L’important c’est de s’assurer que nos artères commerciales soient en mesure d’offrir leur plein potentiel », affirme Charles-Olivier Mercier, le directeur général de la Société de développement de l’Avenue du Mont-Royal (SDAMR), qui a été partie prenante dans la mise en place du Fonds de dynamisation des artères commerciales (FDAC) sur le Plateau.

Le FDAC a été créé « dans une perspective compensatoire, en réponse à l’implantation de nombreuses mesures liées au stationnement et à l’accessibilité au quartier », rappelle le DG de la SDAMR. Il est le fruit d’une entente entre l’administration Ferrandez et l’administration Gérald Tremblay, suite à l’augmentation des tarifs de parcomètres qui sont passés 2 $ à 3 $ de l’heure en 2010. L’entente consistait à placer dans un fonds dédié au développement commercial local les montants résultant de cette augmentation sur le Plateau.
En 2014-2015, le fond a ainsi généré de près de trois millions de dollars qui ont été mis à disposition des trois sociétés de développement commercial ainsi que des quatre associations de commerçants du Plateau pour financer des projets d’animation publique, de promotion commerciale et d’amélioration du mobilier urbain visant à augmenter l’achalandage sur les artères commerciales du Plateau.
« L’idée, c’est de se servir de ces enveloppes comme levier », résume Martin Belzile, commissaire au développement économique à la Direction du développement du territoire et des travaux publics, qui explique que le FDAC a ni plus ni moins permis aux SDC de doubler leur budget de fonctionnement.
Sans ces fonds, la réalisation du Festival MURAL, organisé par la Société de développement du Boulevard Saint-Laurent (SDBSL), ou de PAVÉ POÉSIE, organisé par la SDAMR, aurait été pratiquement impossible.
« Le FDAC a permis de bonifier considérablement la gamme d’activités et de services offerts par la SDAMR, et surtout de maximiser leur mise en marché, leur promotion », indique par ailleurs Charles-Olivier Mercier qui insiste sur l’importance du développement des plates-formes Web, dont la page Facebook de l’avenue du Mont-Royal, qui compte plus de 22 000 abonnés.
« Ça fait un bien énorme. Il y a des petits commerçants indépendants qui ne peuvent pas mettre l’épaule à la roue financièrement », souligne Frank Henot, membre de la SDAMR et propriétaire l’Intermarché Mont-Royal, qui s’apprête tout de même à ouvrir une nouvelle fromagerie du quartier.
En l’absence d’aide directe aux commerces locaux, le FDAC représente une piste solution à la crise de développement que connaît le secteur commercial du Plateau. « On a un immense problème au niveau de nos artères », poursuit Frank Henot, qui ajoute que si le FDAC ne règle en rien les problèmes de roulement et d’inoccupation commerciale, « cet argent a permis de conserver des emplois ».