Soutien au commerce local : une joute politique?

Malgré les appels répétés à l’action, les mesures de mitigation des impacts des travaux majeurs sur le commerce local se font toujours attendre.

En dehors du volet Artères en chantier du Programme de revitalisation des artères montréalaises (PRAM), il n’existe à l’heure actuelle aucune mesure de soutien direct au commerce local durant les travaux.
À Montréal d’agir
« Ça fait plusieurs fois qu’on interpelle le maire », insiste le chef de l’opposition officielle, Luc Ferrandez, qui fustige le mutisme de Denis Coderre sur la question des mesures de mitigation des impacts des travaux. En effet, s’il a évoqué la question des grands chantiers et de leurs impacts dans une récente entrevue accordée à La Presse +, le maire Coderre ne mentionne aucune mesure de mitigation envisagée par la Ville.
Le cabinet du maire de Montréal n’a pas retourné notre demande d’entrevue à ce sujet.
En plus de joindre sa voix aux commerçants qui demandent une réforme du mode de taxation des commerces, le maire du Plateau plaide quant à lui pour la création d’une « taxe Robin-des-Bois » ou d’une taxe sur les locaux vacants.
Le rôle de Québec
Le maire Ferrandez rappelle qu’afin d’obtenir de tels pouvoirs accrus en matière de taxation, il faudra que les élus montréalais fassent pression sur le gouvernement du Québec dans le cadre des difficiles négociations sur le statut de métropole.
Le député de Mercier, Amir Khadir, estime pour sa part que le gouvernement du Québec peut en faire davantage. « On voit ce que les différents paliers de gouvernement peuvent faire », souligne-t-il en faisant référence au soutien public offert récemment au secteur aéronautique. Il évoque la possibilité d’offrir aux commerces affectés par des travaux majeurs un accès à des tarifs préférentiels d’électricité, comme ceux pratiqués pour les grandes industries, ou encore des congés de taxes.
Afin d’enrayer la spéculation immobilière qui entraîne des hausses de loyer importantes pour les locaux commerciaux, Amir Khadir propose également la création d’un mécanisme de régulation des baux commerciaux similaire à la Régie du logement.
Une joute politique?
Plus terre à terre, Amira Doukali, la propriétaire du café Aux Deux Marie où s’est déroulée la conférence de presse de lundi matin, se désole qu’on n’ait pas vraiment tiré des leçons des travaux sur Saint-Laurent. « On est pas mal en train de reproduire la même chose, mais sur une échelle moins longue », soupire-t-elle en soulignant que la communication entre la Ville et les commerçants laisse à désirer.
« Chacun se revoit la balle », déplore de son côté le propriétaire de la boutique Olam, Charles Abitbol. Selon lui, les commerçants sont pris entre deux feux dans « une joute politique » qui oppose les élus des différents paliers.

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