Plaidoyer pour une métropole à échelle locale

L’Institut de politiques alternatives de Montréal (IPAM) tenait cette semaine un forum sur le rôle des citoyens et de la société civile locale dans la métropole.

À l’aube du dépôt du projet de loi sur le statut de métropole de Montréal, l’IPAM souhaitait alimenter une réflexion sur la « gouvernance collaborative » et la démocratie locale.
Résister à la centralisation
D’entrée de jeu, le président de l’IPAM, Dimitri Roussopoulos, cofondateur de la Communauté Milton-Parc et militant de longue date pour la démocratie participative à l’échelle municipale, a tenu à souligner le danger « extrêmement important » que représenterait une centralisation accrue des pouvoirs entre les mains du maire de Montréal.
Le risque est d’autant plus grand que la structure actuelle de la Ville de Montréal est déjà fortement centralisée autour du maire comparativement à d’autres métropoles comme Toronto, comme le fait remarquer la professeure de sciences politiques Laurence Bhérer, qui enseigne notamment un cours sur les politiques urbaines à l’Université de Montréal.
« C’est important qu’il y ait une opposition forte », souligne la professeure Bhérer qui insiste également sur l’importance d’une certaine décentralisation pour favoriser une participation citoyenne accrue.
Un modèle à inventer
Véronique Fournier, la directrice du Centre d’écologie urbaine de Montréal, fondé il y a 20 ans autour d’une mobilisation pour un développement urbain communautaire basé sur la participation citoyenne, estime que la réflexion sur le statut de métropole est une occasion de « repenser la structure de la Ville ».
Selon elle, la transparence et la participation publique devraient être au cœur de la nouvelle « architecture » de la métropole. À cet égard, il y a de quoi s’inquiéter selon plusieurs observateurs qui critiquent le manque de transparence et de consultation du maire Denis Coderre dans ce dossier.
« Je ne suis pas sûr qu’on va tout régler avec le statut de métropole », indique pour sa part l’architecte Ron Rayside qui estime que l’important est avant tout de créer et de maintenir des espaces de participation civique locale et métropolitaine ainsi que des contre-pouvoirs formels et informels à toutes les échelles de la Ville.