L'économie circulaire pour un monde sans déchets

Longtemps considérée comme un mal nécessaire, la gestion des matières résiduelles s’impose comme un enjeu urbain et environnemental de premier plan.

Préoccupée par le fait le Québec demeure le champion du gaspillage au Canada, la spécialiste en marketing numérique Julie Lemonde a mis récemment sur pied l’Agora du Plateau. Ce forum de discussion, qui s’inscrit dans la foulée du mouvement « zéro déchet » en plein essor, propose une série de conférences sur l’économie circulaire.
Objectif : Zéro déchet
La première conférence, organisée dimanche à la bibliothèque Mordecai-Richler, portait justement sur les conditions d’implantation d’un programme Zéro déchet à l’échelle locale.
Pour atteindre un tel objectif, le défi est de taille. Près de dix ans après l’adoption du Plan directeur de gestion des matières résiduelles à Montréal, les progrès demeurent lents. Les ménages montréalais produisent encore en moyenne plus de 300 kilos de déchets par personne annuellement, dont la majorité finit dans des sites d’enfouissement.
L’économie circulaire
« On n’est plus en 1950! », lance Julie Lemonde qui souligne que l’expertise et la technologie sont au rendez-vous pour inverser la tendance. L’économie circulaire et l’économie du partage représentent selon elle des voies d’avenir pour changer la donne localement.
« C’est une façon de changer nos comportements comme consommateurs », résume-t-elle en expliquant que ce modèle économique émergent peut permettre à la fois d’optimiser l’usage des ressources et de rallonger la durée de vie des produits pour éviter qu’ils ne se retrouvent au dépotoir.
C’est notamment ce que propose l’entreprise Eatizz qui cherche à redistribuer les invendus alimentaires.
À l’heure actuelle, la moitié des quelque 13 millions de tonnes de matières résiduelles produites annuellement au Québec, soit l’équivalent d’un camion de 25 tonnes à la minute, prend la direction des sites d’enfouissement. Plus de 90 % de ces matières pourraient cependant être valorisées par le recyclage ou le compostage, souligne-t-on sur le site de la Semaine québécoise de réduction des déchets.